samedi 21 février 2009

Troisième note :



Mardi 26 Février 1884,

Il pleut. Mes pieds s’enfoncent dans le sol boueux du coron. Nous marchons encore et encore devant des petites bâtisses toutes semblables. Nous nous arrêtons et rentrons chez le vieil homme. J’enlève mes vêtements trempés, je m’allonge, Vincent souffle sur la dernière chandelle encore allumée et je plonge mon regard dans les ténèbres. Peu à peu mes yeux s’habituent au noir et je distingue autour de moi une véritable maison de mineur. Triste demeure. Une porte aux marches disjointes conduit à la cuisine où le fourneau de fonte tient la place centrale et à côté, deux planches poussiéreuses pour mettre la vaisselle. Un grand lit de noyer, une armoire étroite, une table recouverte d’une toile cirée jaunie, quelques chaises de paille vieillissante, un miroir brisé, un bac à charbon et contre le poêle, le garde manger. Au dessus de moi, un crucifix. Au fond, une petite fenêtre noircie, fermée par un rideau blanc. En bas, une autre chambre étroite et humide, deux lits, une armoire à linge… Le bruit, la saleté et l’humidité sont partout. Epuisé, je m’endors…


Photo: Le foyer du mineur.


  • Extrait de Germinal:
"Maintenant, la chandelle éclairait la chambre, carrée, à deux fenêtres, que trois lits emplissaient. Il y avait une armoire, une table, deux chaises de vieux noyer, dont le ton fumeux tachait durement les murs, peints en jaune clair. Et rien autre, des hardes pendues à des clous, une cruche posée sur le carreau, près d'une terrine rouge servant de cuvette. Dans le lit de gauche, Zacharie, l'aîné, un garçon de vingt et un ans, était couché avec son frère Jeanlin, qui achevait sa onzième année ; dans celui de droite, deux mioches, Lénore et Henri, la première de six ans, le second de quatre, dormaient aux bras l'un de l'autre ; tandis que Catherine partageait le troisième lit avec sa soeur Alzire, si chétive pour ses neuf ans, qu'elle ne l'aurait même pas sentie près d'elle, sans la bosse de la petite infirme qui lui enfonçait les côtes. La porte vitrée était ouverte, on apercevait le couloir du palier, l'espèce de boyau où le père et la mère occupaient un quatrième lit, contre lequel ils avaient dû installer le berceau de la dernière venue, Estelle, âgée de trois mois à peine."


  • Une note d'Histoire :

. Proportions d’une maison de mineur  au XIX ème siècle.

. Rez de chaussée :

Pièce d’entrée (4,50x3,95m)

Cuisine (3,20x2,65m)

Couloir (2,65x2,10m)

. Première étage :

Antichambre (3,90x2m)

Chambre à coucher (3,85x3,35m)

Chambre à coucher (3,42x2,80m)

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